Dans « Feux », Marguerite Yourcenar écrit : L'amour est un châtiment, nous sommes punis de n'avoir pu rester seul.
A. ma coiffeuse excentrique qui me dit en me coupant les cheveux avec un rasoir :
« J'aime beaucoup les gens morts ».
La vérité, que Zakhar ne pouvait ignorer, c'est que « notre Edouard » lui-même a raconté sans fard et même avec une certaine forfanterie, dans son premier livre, une aventure homosexuelle avec un jeune noir : je ne faisais dans mon propre livre que reprendre son récit. Quand j'ai revu Limonov à Moscou, un an ou deux après, nous avons évoqué cette philippique de son fougueux disciple. Il a eu son petit rire sec et a dit : « Comme être humain, je ne regrette pas du tout d'avoir fait cette expérience. Comme écrivain, je ne regrette pas du tout de l'avoir racontée. Mais comme homme politique en Russie, il faut reconnaître que c'est un problème. C'est vraiment un pays de cons ».
Emmanuel Carrère « Le cas Prilepine » (article dans l'Obs du 18 mai 2023 qui traite de l'écrivain russe Zakhar Prilepine, gravement blessé dans un attentat à la voiture piégée le 6 mai 2023)
Je suis un homme à flammes.
Dans Le Monde (cahier « Sciences et médecine ») du mercredi 21 juin, ce petit encart qui traite d'entomologie : Des mouches vieillissent plus vite à la vue d'autres mouches mortes. « Placer des cadavres de mouches à leurs côtés accélère le processus de vieillissement de ces insectes et réduit leur durée de vie de 30%. Les chercheurs ont identifié deux types de neurone, R2 et R4, qui sont activés lorsque les mouches sont entourées de drosophiles mortes. Stimuler ces neurones chez des mouches en dehors de ce contexte morbide a eu le même effet sur leur vieillissement. »
La beauté de toutes ces femmes qui dansent et que je regarde aussi dans les miroirs de la salle, instant magique d'être l'unique spectateur de cette émotion inoubliable. (Ce 26 juin invité par Mélisa Noël à l'atelier adulte de l'école de danse de Billom)
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Si la maison brûlait, qu'est-ce que vous emporteriez ?
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Le feu.
Jean Cocteau
Dans ses beaux yeux verts, je vis tout de suite s'allumer une lueur de désintérêt.
Cette phrase de Michel Edo, un des libraires de Lucioles à Vienne : « Un yaourt n'est jamais mauvais, c'est la personne qui le mange qui est périmée. »
Après les émeutes (mot que je n'aime pas), la révolte (c'est beaucoup mieux) des « quartiers » (sous-entendu pauvres) après l'assassinat de ce jeune de 17 ans par un policier suite à un banal contrôle routier, beaucoup de haine de tout côté et de discours de toutes sortes, une petite phrase récoltée dans un article de Libération ce lundi matin 3 juillet de l'auteur indien Aravind Adiga qui résume bien la situation actuelle : « La vengeance est le capitalisme des pauvres ».
Pour finir ce mois qui commence chaudement (sans être chaleureux), cette pensée de ma fille Louise qui fait de la poésie sans le savoir (comme tous les enfants) :
« J'ai rêvé qu'on avait oublié qu'aujourd'hui était demain ».
Jean Lenturlu